L'AVENIR DE L'ARTOIS - NORD LITTORAL
15 novembre 2023
QUESTIONS A...
MICHEL KAWNIK, PRESIDENT DE
L'AFIF
"Des sociétés profitent de la
méconnaissance des gens"
Depuis plus de trente ans, Michel
Kawnik et l’Association françaised’information funéraire sont
devenus une référence pour les
familles en plein deuil. L’objectif est
de leur donner les bonnes clés dans cette période compliquée pour
choisir la société funéraire qui correspond le mieux à ses besoins
et pour déjouer les pièges. Michel Kawnik l’affirme : «
Il faut savoir être critique ».
Qu’estce qui vous a donné l’envie de créer votre association ?
J’ai créé cet organisme en 1992,
parce que j’ai été confronté à l’organisation d’obsèques de
personnes autres que ma famille. Quand j’ai commencé à demander
les prix, ce qui était obligatoire ou
non, on m’a répondu que je n’avais
pas à discuter, ni négocier. J’ai été
abasourdi par ce type de réflexion. C’est pour cette raison que j’ai
décidé d’agir pour aider les familles
dans leurs recherches de pompes funèbres.
Estce qu’il y a une grande demande
de personnes qui souhaitent s’informer au sujet des sociétés funéraires
? Avec l’association, on compte une
dizaine d’appels par jour et il y a
entre 2 000 et 3 000 personnes qui
vont sur notre site internet tous les
jours. Tout le monde peut appeler pour savoir comment choisir la
bonne pompe funèbre. On reçoit aussi de nombreux appels nous disant
: « Grâce à vous on a économisé 20, 30, 40 % sur la facture . »
Que reprochezvous aux pompes
funèbres ?
Nous ne reprochons pas au sein de
l’association que les pompes funèbres soient des sociétés
commerciales, mais elles doivent avoir une éthique commerciale
spécifique. Il doit y avoir le respect d’une marge normale pour un
développement normal et des bénéfices normaux.
Malheureusement, il y a des sociétés qui profitent de la
méconnaissance des gens sur le sujet.
Quels sont les moyens pour faire
baisser la facture des obsèques ?
Il y a encore peu d’entreprises qui proposent ce qu’on appelle des
cercueils en carton qui coûtent beaucoup moins chers. Mais ça peut
être une idée. Pour ceux qui veulent
du bois, il y a aussi des cercueils en
pin ou en sapin qui sont beaucoup moins chers que des cercueils en
chêne. Chaque petite sculpture augmente aussi la note. C’est à
réfléchir car le cercueil représente environ 40
% du coût des obsèques. Il y a aussi le capitonnage. S’il peut
sembler important, il n’est pas obligatoire. Malheureusement, de
nombreuses entreprises factures des capitons de manière très
onéreuse. Il faut faire attention.
Au cours de notre reportage, certaines
sociétés funéraires privées ont refusé
de répondre à nos questions. Que pensezvous de leur posture ?
Il y a une loi du silence qui existe, une véritable omerta pour le
funéraire.
LES AUTRES POINTS
Comment sélectionner une société
de pompes funèbres
Après un décès, vient le difficile moment de préparer les obsèques.
Pour ne pas tomber dans la panique, l’Association française
d’information
funéraire présidée par Michel Kawnik a préparé une sorte de
méthode pour choisir la bonne société de pompes funèbres. Selon
ce dernier, inutile d’aller regarder les sites des comparateurs d’obsèques puisque leur «
objectif est de détourner les familles vers les
pompes funèbres qui contrôlent ces sites
». Il est important, avant de
se déplacer de contacter plusieurs sociétés funéraires. «
Il y a trois
questions importantes auxquelles elles doivent être capables de
répondre du tac au tac. Sinon, éliminez la société en question de
votre liste. Quel est le montant des honoraires et des démarches ?
Quel est le prix pour un cercueil
? Quel est le prix pour le corbillard
et les porteurs et quel est le nombre de porteurs ? »
Les pompes funèbres recrutent
Les pompes funèbres sont dans un secteur qui ne connaît pas la
crise, mais qui peine à recruter. Selon une enquête de la Fédération
nationale du funéraire (FNF), 3 500 emplois sont à pourvoir en
France. Les HautsdeFrance font partie des principales concernées
puisque c’est la troisième région qui recrute le plus. Mais le milieu
particulier dans lequel les professionnels évoluent a du mal à attirer.
C’est un métier qui demande beaucoup d’empathie et une capacité à
gérer les émotions des familles.