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Vendredi 31 octobre 2008

  

La France est en retard face à la demande de cercueils respectant l'environnement

Pas facile de mourir écologique

Pour mourir bio, mieux vaut mourir ailleurs qu'en France. Face au secteur tout-puissant et historique du cercueil en bois,
l'Hexagone accuse un retard certain par rapport à ses voisins européens pour les produits écologiques, fabriqués en fibres végétales et en carton. « Alors que les cercueils en carton existent depuis dix ans en Angleterre, en Belgique ou en Suisse, bonne chance pour en trouver en France », ironise Michel Kawnik, président de l'Association française d'information funéraire (Afif).

La filière des cercueils « verts » peine à convaincre les entreprises. « Il y a un véritable blocage des distributeurs, qui s'explique par un manque à gagner évident entre le bois et le carton », affirme le responsable de l'Afif. Un modèle en carton coûte de 200 euros à 350 euros, contre un minimum de 500 euros pour un premier prix en bois. Principal reproche fait aux cercueils en carton : la cellulose, qui bouche les filtres des cheminées des crématoriums gérés par les pompes funèbres.

Une carence française dommageable alors que, selon une étude Sofres de mars, 36 % des familles se disent « sensibles à la protection de l'environnement » dans leur choix funéraire. Face à cette demande, la filière répond pour l'instant pour des cercueils en bois nouvelle génération. A l'image du Choix funéraire, n° 2 des réseaux de pompes funèbres (10 % environ du marché national), qui lance pour la Toussaint un cercueil en bois « éco-conçu », sans solvant, composé de bois issu de forêts « durablement gérées », et de capiton en matière naturelle. Environ 5 % plus cher qu'un cercueil traditionnel, l'éco-conçu « reste un produit marginal mais qui veut répondre aux souhaits écologiques d'une certaine clientèle », explique Le Choix funéraire.

Bastien Bonnefous

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Association Française d'Information Funéraire