L' AISNE NOUVELLE 16 octobre 2009
Les anciens gérants de l’enseigne Roc-Eclerc de Saint-Quentin sont poursuivis en justice par le réseau du même nom. Après l’article paru dans notre édition du 29 septembre révélant l’escroquerie dont ont été victimes deux Saint-Quentinois, Hervé Racine, président du groupe Roc-Eclerc, vient de porter plainte contre le couple Leguay qui a tenu une enseigne de son réseau au 82, rue Georges-Pompidou. Ce dernier est en effet suspecté d’avoir encaissé des sommes importantes sur des contrats de prévision d’obsèques. Au moins un, celui de René et Eliane Béra. En octobre 2001, ce couple de septuagénaires souscrit un tel contrat avec Roc-Eclerc. Les termes du document portent sur la prise en charge de leurs obsèques, ainsi que l’entretien de trois tombes, pour un montant total de 25000 euros. Faute d’information et par excès de confiance, ils ne font pas appel à une société d’assurance, désormais obligatoire pour ce type de démarche. En 2005, le magasin fait faillite ce qui, en pareil cas, relève souvent de la fraude selon l’Association française d’information funéraire (AFIF) : les prestations ne seront donc jamais honorées. Les Béra constatent par hasard la fermeture du magasin en 2007. « Un équilibre délicat » Ils vont alors trouver de l’aide auprès de Maryse Ernestes qui leur rend régulièrement visite au béguinage Bellevue. La présidente des équipes Saint-Vincent à Saint-Quentin dépose une plainte en février 2008. Ses requêtes auprès du réseau Roc-Eclerc aboutissent seulement, la semaine dernière, avec un courrier où le président se présente également comme « victime » dans cette affaire, parlant d’« enseigne bafouée » et de « profession salie ». « La situation créée par Monsieur et Madame Leguay à l’encontre de plusieurs familles escroquées est inadmissible », affirme Hervé Racine, rappelant néanmoins qu’il n’est pas juridiquement responsable de l’activité de ses franchisés. D’où son refus de tout dédommagement. Quoique. « On va mesurer l’étendue des dégâts dans ce dossier. On ne les laissera pas tomber », promet-il, ajoutant que son entreprise a mis en place une charte de qualité et un code de déontologie auprès de ses franchises. Sans toutefois toucher au mode de fonctionnement du réseau : la maison mère accorde une licence et la franchise lui reverse 3 % de son chiffre d’affaires. « On expose notre marque, c’est un équilibre délicat à trouver, propre à tout réseau de franchisés. » Selon lui, le couple Leguay, qu’il pense « insolvable », aurait fait une nouvelle demande de licence en 2006 qui a été rejetée. Les deux parties auront peut-être l’occasion d’en reparler devant un tribunal correctionnel. Guillaume BALOUT < Reportage précédent Reportage suivant >
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