METRO
 

20 AOUT 2010

 

 

Elle découvre la mort de son fils en enterrant son frère

Des parents ont découvert la mort de leur fils par hasard lors de l'enterrement d'un proche au cimetière d'Hellemmes dans le Nord.

Les parents d'Olivier Langlet se recueillent le 20 août 2010 devant la tombe de leur fils au cimetière de Hellemmes près de Lille.

Les parents d'Olivier Langlet se recueillent le 20 août 2010 devant la tombe de leur fils au cimetière de Hellemmes près de Lille.

Photo : AFP

Les faits sont à peine croyables. Les parents d'Olivier Langlet ont appris la mort de leur fils en découvrant sa sépulture, par hasard. Mercredi, Josiane Vermeersch se rend à l'enterrement de son frère accompagné de son ex-époux, Elie Langlet, au cimetière d'Hellemmes près de Lille. Après l'inhumation, le cortège qui se dirige vers la sortie du cimetière, passe devant le carré des indigents. Une nièce remarque une sépulture récente avec l'inscription "Olivier Langlet, 1968-2010". C'est le nom de leur fils.
 

"Enterré comme un chien"
Deux jours avant l'enterrement de son frère, Josiane avait laissé un message téléphonique à son fils pour le prévenir des funérailles, rapporte La Voix du Nord. Elle comptait passer chez lui après la cérémonie. Son fils, âgé de 42 ans, vivait dans une chambre rue Salengro à un kilomètre à peine du cimetière. "C’est atroce de retrouver son fils dans un trou alors que vous venez d’enterrer votre frère décemment. Mon fils a été enterré comme un chien (…) On est en train de tout faire pour que ça ne se reproduise plus, et surtout pour savoir qui n’a pas fait son travail", témoigne la mère sur Europe 1. "C'est inadmissible et horrible. Quand on veut trouver quelqu'un, on le trouve", raconte le père abattu.
 

La police n'a pas retrouvé la famille
Vérification faite, Olivier est bien mort le 5 juillet dernier dans son lit de "mort naturelle", selon le Procès Verbal de Police rédigé après l'examen du corps. La société de pompes funèbres a pris en charge Olivier Langlet sur réquisition de la ville et a été enterré le 18 juillet. La police n'avait pas retrouvé la famille. Une version que ne veut pas entendre la famille du défunt : "J'habite juste à côté depuis 24 ans", explique Josiane. "J'étais là tout l'été. Il y a le nom des deux parents sur le PV et l'acte de décès. On pouvait me retrouver par mon téléphone, par mes messages…"

 

A qui la faute ?

Contactée par Metro, la police n'a pas souhaité faire de commentaires. Selon nos informations, les services de l'Etat civil leur aurait signalé que les parents étaient bien vivants, mais l'adresse n'était semble-t-il plus la même.

 

Michel Kawnik, président de l'Association Française d'Information Funéraire nous explique que lorsqu'une personne décède, bien souvent "le service social de la mairie tente de retrouver les proches". Il recherche des informations dans ses papiers bancaires, les justificatifs... Les délais légaux sont cependant courts : "l'inhumation ou la crémation doit avoir lieu dans les six jours ouvrables -dimanche et jours fériés non compris- à compter du décès de la personne.
 

"La police n'a pas fait son travail"

Le premier adjoint au maire d'Hellemmes, Frédéric Marchand confirme que le service social a bien effectué son travail. Les proches du défunt n'habitant pas à Hellemmes, la police a donc pris le relais. Lui non plus ne comprend pas : " En 2010, se dire qu'on est dans l'incapacité, avec tous les moyens dont on dispose, de retrouver la famille d'une personne décédée, c'est impensable (...) La police n'a pas fait son travail".

 

Visiblement, ce genre de cas n'est pas rare : "Ça arrive qu'on ne retrouve pas la famille. Soit parce que la personne est isolée et il y en a beaucoup, soit parce qu'elle n'a plus de famille ou a coupé les ponts avec." explique Michel Kawnik
 

Mais Olivier Langlet avait bien une famille qui souhaite désormais lui offrir des funérailles dignes. Son corps sera exhumé dans quelques jours avant d'être incinéré. Les cendres seront dispersées dans le jardin du de la ville. Une lettre a été adressée au procureur de la République et au ministre de l'Intérieur. La famille qui aurait échangé des explications non suffisantes avec la police hier, envisage de porter plainte.

 

Maud Vallereau
Metrofrance.com

 

 

< Reportage précédent        Reportage suivant >

 

 

Retour

Association Française d'Information Funéraire