LE TELEGRAMME

octobre 2006

 

Obsèques. A quand une TVA à 5,5 % ?

Alors que la plupart des pays européens appliquent une TVA réduite, la France taxe au taux de 19,6 % la plupart des services et prestations liés aux obsèques. Pour réduire la facture et les distorsions de concurrence, les professionnels du funéraire et de la marbrerie plaident pour une TVA à 5,5 %.

Transport du défunt, séjour en chambre funéraire, soins de conservation, cercueil, cérémonie, porteurs, marbrerie... Dépenses incontournables, les obsèques représentent un coût non négligeable. D’après la Confédération des professionnels du funéraire et de la marbrerie (CPFM) qui revendique 2.300 entreprises adhérentes, le prix moyen d’une inhumation ou d’une crémation est de l’ordre de 2.600 à 3.000 euros TTC. « En France, la législation en matière de TVA positionne le prix des obsèques 15 % plus cher que nos voisins européens », souligne la CPFM qui demande l’application de la législation européenne. Car pour ces professionnels, ces différences de TVA placent les entreprises en situation délicate face à la concurrence en particulier dans les zones frontalières.

Une économie de 300 euros pour les familles

Pour réclamer l’application d’une TVA réduite, les professionnels annoncent qu’ils s’engagent à répercuter intégralement cette baisse sur le prix de leurs produits et de leurs prestations, ce qui correspondrait à une réduction d’environ 300 euros sur le prix moyen des obsèques. La CPFM a proposé à ses adhérents la signature d’une charte d’engagement. Tout en considérant louable la demande des professionnels, l’association française d’information funéraire, organisme indépendant qui réclame notamment une éthique commerciale spécifique au funéraire, ne cache pas son scepticisme.
« Il faudra vraiment veiller à ce que cette répercussion soit réelle » souligne Michel Kawnik son président-fondateur. Selon lui, un nombre significatif d’entreprises pratique « une politique de prix inflationniste » liée notamment à une montée en puissance de la crémation au détriment de l’inhumation et surtout à une absence de réel contrôle de l’Etat sur les devis. « Le prix des funérailles avec crémation est de 30 à 50 % inférieure à une inhumation. L’imagination liée au marketing tente de limiter cette perte financière par l’ajout de prestations », dénonce Michel Kawnik.

245 millions de moins pour l’Etat

Reste à savoir si Bercy accédera à la demande des professionnels. L’application du taux réduit de TVA représenterait un manque à gagner pour l’Etat de 245 millions d’euros. De plus, le ministère l’a souligné récemment cette mesure n’aurait pas d’incidence significative sur l’emploi dans ce secteur.

Frédérique Le Gall

 

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Association Française d'Information Funéraire