FUNÉRAIRE :
LE MONOPOLE ENTERRÉ
Le deuxième
volet de la loi libéralisant le marché des obsèques entre en
application demain
La fin du monopole des pompes funèbres constitue un exemple
emblématique de la libéralisation induite par l'intégration
européenne. Demain samedi, la
libre concurrence devient totale. Les régies municipales
directes, préservées jusqu'ici, vont affronter à leur tour à
la loi du marché. Avant la loi du
9 janvier 1993, les communes régentaient les activités
funéraires. Certaines avaient créé une régie municipale;
d'autres, les plus nombreuses, en concédaient le monopole à
des compagnies privées. Ce système
avait permis au groupe des Pompes funèbres générales de ravir
66 % du marché dans les villes de plus de 10 000 habitants.
La Côte d'Azur en général et la ville de Cannes en
particulier, ont joué un rôle moteur dans le combat contre le
monopole. Dès le début des années
1980, la Riviera a servi de laboratoire à cette mutation
émaillée d'incidents : disputes entre employés des compagnies
concurrentes; intervention des forces de l'ordre à l'entrée
des cimetières. La loi de 1983
s'applique depuis janvier 1996, sauf pour les régies directes
auxquelles le législateur avait accordé deux années de sursis.
Mais à Cannes, par exemple, la concurrence était effective
depuis 1994. Deux années probatoires qui avaient permis
d'expérimenter le nouveau système et d'en montrer la
viabilité. Cela ne signifie pas
absence d'anicroches. Certaines société ont fait faillite, ce
qui apparaît logique dans le cadre de la concurrence.
Une autre s'est livrée à des escroqueries aux contrats
d'obsèques. L'affaire a été éventée l'été dernier. Ce qui vaut
à l'ancien gérant d'être incarcéré à la prison de Grasse.
La libéralisation totale va sans doute renforcer le rôle des
associations de défense des usagers, au premier rang
desquelles l'Association française d'information funéraire
(AFIF), créée le 13 mai 1992.
Travaillant en harmonie avec l'Union française des
consommateurs, subventionnée l'an dernier par la Fondation de
France, elle renseigne le public sur les prix, les devis, les
services (tél. 01.45.44.90.03; Email : infos@afif.asso.fr -
Internet http://www.afif.asso.fr; fax : 01.45 44 99 64).
N.G.
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