L'EXPRESS - 4 JANVIER 1996 -

Révolution autour
des cimetières

Le marché des obsèques se libère : on
pourra  désormais  choisir  l'entreprise
qui nous mettra sous terre ! Le 10 jan-
vier 1996,  en  effet , les  municipalités
ne  pourront  plus attribuer de conces-
sion  à  une seule  société privée. Une 
échéance  programmée  par  la  loi  du
8 janvier 1993,  qui,  pour ménager les
titulaires  exclusifs  du  monopole com-
munal,  avait  laissé  aux établissements
jusque-là favorisés le temps de s'adap-
ter  au  dur  marché de la libre concur-
rence...    Cette     mesure      concerne
5 000  villes  et  communes  et quelque
25  millions  de  clients  potentiels.  Au
grand  dam  du  premier  fossoyeur de
France,   les  Pompes  funèbres  géné-
rales (PFG, filiale du groupe américain
SCI depuis le mois de juillet 1995), qui
détenait   un  peu  plus   de  90 %  des
concessions.  Une mesure dont se féli-
cite  Michel  Kawnick,  président  de
l'Association    française   d'information
funéraire (Afif), qui intervient bénévole-
ment :  << Les PFG avaient une image
d'entreprise  publique,  et   les  mairies
avaient  tout  intérêt  à  les promouvoir
puisque  ces  dernières  leur  versaient
une  redevance,   équivalent  parfois  à
25 % du prix du cercueil ! >> Souvent
soupçonné,     le    secteur     funéraire
- 20 milliards de francs en 1994 - est
désormais cerné, soumis à une régle-
mentation sévère,  normes Afnor à la
clef : << Les familles doivent s'informer
et  démythifier  les  pompes  funèbres,
qui   sont   des  sociétés  de  services
comme  les  autres, assure Kawnick.
Reste  à  régler  le sort des 50 régies
funéraires municipales, comme celles
de     Paris,   Toulouse,    Bordeaux,
Marseille... Leur monopole sera, lui,
aboli  en  janvier  1998.  Le  dernier
privilège ?  K.S.

 

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