LE PARISIEN - SEINE-ET-MARNE

29 octobre 2025

 

Par Sophie Bordier

Seine-et-Marne : deux employés des pompes funèbres soupçonnés de vol en garde à vue

A la suite de la découverte mardi soir d’un corps en décomposition à Saint-Pierre-lès-Nemours, la police qui avait trouvé quelque 100 euros dans ses affaires, a constaté leur disparition après le passage de deux employés d’une société funéraire.

Que s’est-il passé mardi soir dans un pavillon de Saint-Pierre-lès-Nemours ? Vers 20h50, une personne compose le 17 pour alerter la police car elle a vu deux individus en train de briser une fenêtre pour pénétrer dans une maison. Les policiers débarquent illico. Mais sur place, point de voleurs. Ils se retrouvent nez à nez avec… un corps en état de décomposition avancée. Les cambrioleurs ont-ils été refroidis par cette macabre découverte ? Mystère.

En tout cas, les policiers assermentés fouillent les lieux pour trouver une pièce d’identité. Il s’agit d’une femme née en 1935 et âgée de 90 ans. Les fonctionnaires de police voient également quelque cent euros dans ses affaires. Une société de pompes funèbres est appelée pour les démarches classiques… Deux employés funéraires interviennent et procèdent à l’enlèvement du corps dans une housse.

Mais peu après, les policiers constatent que les cent euros ont disparu. Résultat : les employés sont interpellés et placés en garde à vue. Rappelons qu’ils restent pour l’instant présumés innocents.

En fait, trois enquêtes sont menées au commissariat de circonscription de Fontainebleau Nemours : l’une pour le cambriolage qui a apparemment tourné court, une autre pour rechercher les causes de la mort de la nonagénaire et enfin une troisième pour le vol de numéraire post mortem.

Pour rappel, les employés des pompes funèbres ne sont pas autorisés à fouiller dans les affaires du défunt pour chercher des contrats obsèques, une lettre de dernières volontés ou un relevé d’identité bancaire. Seuls la police ou le responsable de l’état-civil de la mairie (car le maire a le pouvoir de police) sont habilités à le faire.

Président de l’association française d’informations funéraires (AFIF) qui conseille les proches des défunts sur les démarches à suivre, Michel Kawnik ne se prononce pas sur ce cas précis. Mais globalement il met en garde les familles en deuil. « Je leur recommande de ne jamais laisser de bijoux sur le défunt. Pourquoi tenter le diable ? On ne sait jamais à qui on a affaire… »

Et de citer notamment les cas des concessions à l’abandon au cimetière et leur reprise par la commune : le déplacement des restes mortuaires à l’ossuaire a déjà généré le vol de bijoux retrouvés sur la dépouille des défunts.

 

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