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Le Mag', Sociétal

31 JANVIER 2023

 

Obsèques. Ces arnaques à éviter concernant les funérailles

Prestations chères ou inutiles des entreprises funéraires, contrats d’assurance obsèques loin d’être indispensables, pratiques douteuses auprès d’une clientèle émotionnellement impactée : il convient d’être sur ses gardes vis-à-vis des obsèques et de certains professionnels peu scrupuleux opérant sur ce juteux marché.

Arnaques et obsèques : gare aux émotions !

Vous vous en doutez, les arnaqueurs ne reculent devant rien. Y compris lorsqu’il est question d’obsèques. On pourrait cependant croire que le domaine funéraire serait resté à l’abri de l’indécence des escrocs. Il n’en est rien! À ce sujet, le magazine 60 Millions de consommateurs a récemment dressé un tableau exhaustif des points sur lesquels la vigilance est de mise en matière d’obsèques.

Par exemple, il est important de rappeler que le passage par une chambre funéraire pour un défunt n’est pas une obligation. Mais coûte en général autour de 500 €. Ainsi, lorsque le décès survient au domicile ou en Ehpad, le corps peut ainsi rester dans la chambre jusqu’à la mise en bière et les obsèques, soit six jours ouvrables, ou rester, « gratuitement » souligne le magazine, dans le reposoir de l’Ehpad, si ce dernier en est équipé (et que les proches du défunts y consentent).

Toujours concernant les Ehpad, il est important pour les proches de savoir que, si beaucoup d’établissements souhaitent que les corps des défunts soient transférés dans une chambre funéraire hors de l’enceinte, ce transfert ne peut se faire qu’avec l’accord de la famille. Par ailleurs, en cas de réponse positive, l’intégralité des frais de transport et de séjour est à la charge de l’Ehpad.

De l’intérêt de faire un devis et d’éviter certaines options…

En résumé, pour éviter autant que possible les arnaques, mieux vaut anticiper son décès et prévoir à l’avance ses funérailles.Toutefois, lorsque cela n’a pas été fait, il est conseillé aux proches du défunt de malgré tout prendre le temps de comparer les offres proposées entre plusieurs sociétés de pompes funèbres avant de réaliser des dépenses avec un jugement parfois altéré par l’émotion. Des pompes funèbres aux pratiques parfois opaques qui se partagent un marché évalué en France à pas moins de 2,5 milliards d’euros annuels.

Idéalement donc, dans le délai de six jours dont dispose la famille pour s’organiser, il est nécessaire de demander à ces sociétés un devis (gratuit) écrit, détaillé et standardisé, conseille pour sa part Femme Actuelle. C’est sur ce document que doivent apparaître clairement les prestations courantes, celles qui sont optionnelles et celles qui sont effectuées par une entreprise tierce.

Avant d’aller plus loin, il faut donc bien avoir en tête qu’en l’état actuel de la législation française, les seules prestations obligatoires sont le cercueil avec quatre poignées (à l’exclusion de ses accessoires), la plaque d’identité, l’opération d’inhumation ou de crémation, le cendrier cinéraire. Une liste à garder à l’esprit puisque l’arnaque la plus fréquente en la matière consiste à facturer des prestations optionnelles présentées comme faussement obligatoires.

Assurance obsèques en capital : loin d’être indispensable…

Par ailleurs, 60 Millions de consommateurs indique que chaque année, banques et assurances collectent environ « 1,5 milliard de cotisations auprès des cinq millions de Français ayant souscrit un contrat d’assurance obsèques ».

Des assurances obsèques qui se présentent sous deux formes possibles : les contrats d’assurance en capital et ceux en prestations. Concernant le capital, ces assurances sont souscrites dans l’optique de ne pas faire peser sur ses proches le coût de ses funérailles. En effet, au décès du souscripteur, le capital de cette assurance-vie est versé par la banque ou l’assureur au(x) bénéficiaire(s) désigné(s) avant sa mort par le défunt. Mais il faut savoir que les fonds du contrat ne peuvent être utilisés que pour financer les frais de décès. De plus, ils ne peuvent être débloqués que sur présentation des factures attenantes aux funérailles.

Aussi, à y regarder de plus près en ce qui concerne les cotisations, le magazine dédié à la défense des consommateurs français note par exemple que, pour un contrat de dix ans souscrit à l’âge de 62 ans garantissant un capital de 4 000 €, que le souscripteur meurt avant ou après l’échéance de ces dix années, il lui faut compter une cotisation de 40 à 50 € par mois, soit entre 4800 et 6000 € au total. En résumé, ce type de contrat n’est profitable à l’assuré qu’à la condition que ce dernier décède relativement peu de temps après l’avoir souscrit. Un critère peu enthousiasmant…

Contacter la mutuelle du défunt

Solution alternative à la souscription d’un contrat d’assurance obsèques en capital, la possibilité pour la famille de prélever sur le compte bancaire du défunt jusqu’à 5 600 € pour régler les frais d’obsèques. En clair, à l’assurance obsèques en capital, il peut être plus intéressant de préférer les versements réguliers sur un compte d’épargne en prévision de son décès, évitant ainsi de payer les cotisations d’assurance à perte.

Dans certains cas, il arrive également que la mutuelle du défunt couvre les frais funéraires. Des contrats pratiquant même le tiers payant auprès des pompes funèbres.

À noter en dernier lieu qu’il existe dans l’Hexagone l’AFIF, Association française d’information funéraire (www.afif.asso.fr). Le rôle de cette dernière et de mettre en garde contre les abus des entreprises funéraires et de prodiguer des conseils sur tout ce qui concerne les obsèques.


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