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 1er novembre 2013 
				
				Crémation : que peut-on faire des cendres ? 
				 
				
				Trois questions à Michel Kawnik, président de l’Association 
				française d’information funéraire. 
				
				  
				
				Lyon Capitale : Quel est le statut juridique des cendres 
				cinéraires ? 
				
				MK : La 
				loi de 2008 est venue donner un statut juridique aux cendres. 
				L’article 16-1-1 du Code civil stipule que “le 
				respect dû au corps humain ne cesse pas avec la mort. Les restes 
				des personnes décédées, y compris les cendres de celles dont le 
				corps a donné lieu à crémation, doivent être traités avec 
				respect, dignité et décence”. La jurisprudence considère 
				qu’une urne contenant des cendres cinéraires est juridiquement 
				assimilée à un objet d’une copropriété familiale, inviolable et 
				sacrée. Sa violation est punie d’un an d’emprisonnement et de 
				15 000 euros d’amende. 
				
				Que deviennent les cendres à la sortie du crématorium ? 
				
				L’urne doit être munie d’une plaque comportant l’identité du 
				défunt et le nom du crématorium. Elle est ensuite remise à la 
				personne qui a pourvu aux funérailles. L’urne peut être placée 
				dans un columbarium, déposée à l’intérieur d’un caveau 
				funéraire, inhumée dans une propriété privée, après autorisation 
				préfectorale les cendres peuvent être dispersées dans un “jardin 
				du souvenir” prévu à cet effet, l’urne peut aussi être scellée 
				sur un monument funéraire. Elles peuvent être dispersées dans un 
				champ non clôturé ou une forêt, avec l’accord du propriétaire. 
				L’immersion en mer est possible – mais à une distance minimum de 
				6 kilomètres des côtes –, mais elle est interdite dans un fleuve 
				ou une rivière aménagée. 
				
				Est-il possible de garder l’urne à son domicile ? 
				
				La loi du 19 décembre 2008 n’autorise plus la conservation dans 
				la durée d’une urne au domicile d’un particulier, car il y a eu 
				de nombreux conflits à l’intérieur des familles. Les restes des 
				défunts doivent être traités avec “respect, dignité et décence”. 
				Mais, d’une part, la loi n’étant pas rétroactive, les familles 
				qui ont conservé les cendres avant 2008 ne sont pas obligées de 
				les restituer. D’autre part, la loi n’est pas très claire, car 
				il est possible de conserver chez soi l’urne de manière 
				provisoire en attendant d’en choisir la destination. 
				
				Par Leslie Anagnostopoulos < Reportage précédent Reportage suivant > 
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