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L'information économique en Charente-Poitou

1er novembre 2010

 

Association française d'information funéraire - France


Le business de la mort en lumière

 

 

Président et fondateur de l’unique association française d’information sur le  funéraire, Michel Kawnik lève le voile et répond sans tabou à toutes nos questions.

 

Pourquoi avoir créé l’association française d’informations funéraire ?

Michel Kawnik : A la fin des années 80, j’ai aidé un ami à organiser les obsèques de son père et j’ai été désagréablement surpris de l’accueil de la société de pompe funèbre. Leur attitude avait été moyenâgeuse et pour le moins inexplicable. Cette société avait le monopole sur la ville et nous étions en situation de prise d’otage. 

Ainsi, outré par ces comportements, j’ai décidé avec un groupe d’amis, de créer cette association en 1992. Depuis, nous apportons notre soutien moral aux familles et notre mission est de permettre à toutes personnes d’être critiques à l’encontre des sociétés qui ne les respectent pas.

 

Pouvons nous parler du business de la mort ?

Oui, c’est un marché qui répond à un besoin - dont tout le monde est confronté  - et malheureusement toute chose à un prix. Un enterrement peut coûter entre 9000 euros et 600 euros pour un simple crémation, mais dans un même département, les prix peuvent varier de une à trois fois en fonction de la concurrence et de la taille des entreprises . 

En France, depuis la fin des privilèges des communes, nous avons vu apparaitre près de 4 000 sociétés, avec 14 000 points ventes, qui se partagent le marché. Il n’existe pas de société de contrôle et certaines personnes peu scrupuleuses n’hésitent pas à faire payer  1

800 euros pour trois coups de fils et un fax. Aujourd’hui, avez-vous déjà vu une entreprise de pompe funèbre déposer le bilan ?  A ma connaissance, non !

 

Existe-t-il une liste noire des entreprises ?

Nous en avons une, mais nous ne pouvons la communiquer. Les entreprises sont nombreuses sur ce marché, mais c’est surtout les Pompes funèbres Générales qui le domine. Cette dernière appartenait à la Lyonnaise des Eaux qui a été revendue en 1995 au groupe américain SCI, spécialisé dans le funéraire. A cette époque, les PFG faisaient partie des 35 entreprises les plus rentables de France.

 

Le discount a pourtant fait apparition sur le marché qu’en pensez-vous ?

Vous faîtes sûrement a illusion à Roc’Eclerc et à Michel Marie- Leclerc. C’est une personne très intelligente, qui avec un discours à la Leclerc, a promis de réduire de  50 % les frais funéraires. Cette franchise a séduit de nombreuses personnes qui ont voulu profiter de l’aspect médiatique de cette chaîne. Or le réseau n’était pas organisé, il n’y avait pas de centrale d’achat, ni de suivi, ni de professionnalisme… et surtout, elle a été rapidement rachetée par le groupe américaine cité précédemment.

 

L’escroquerie règne dans le monde funéraire. Pourquoi ?

Le funéraire c’est beaucoup d’argent et beaucoup d’argent en liquide aussi. Certaines entreprises se croient reines sur leur territoire, mais le monopole n’existe plus ! C’est un comportement anormal et répréhensible.  Parfois, lorsque que vous avez un décès dans votre famille, il arrive que l’employé de la morgue ou même le responsable de l’Etat-Civil vous conseille de vous adresser à telle ou telle entreprise de pompes funèbres ; en ajoutant qu’il faut y aller de sa part. afin qu’il puisse toucher sa petite commission. C’est triste, mais le business de la mort a encouragé un véritable système mafieux. 

Quand il y a de l’argent en jeu, il y a beaucoup de faiblesse !

 

Quels conseils donnez-vous au famille ?

Surtout, il ne faut pas agir dans l’urgence. L’urgence est le fonds de commerce de certaines pompes funèbres. L’association conseille de poser des questions, de demander un devis gratuit. Si les entreprises refusent ou se braquent, n’hésitez pas à changer d’adresse. Un tel évènement doit se dérouler dans la meilleure condition possible, dans le respect et l’écoute des familles.

   
Lydia de Abreu.

 

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