Libération

22 juin 2006

 

Une loi pour les urnes

Par Yasmina DELLAA

 

La crémation concerne désormais près du quart des décès. Le texte examiné aujourd'hui au Sénat prévoit trois destinations pour les cendres, à l'exclusion de toute autre : leur conservation dans une urne placée dans un cimetière, leur dispersion dans un «jardin du souvenir» ou leur dissémination en pleine nature. Dans le même esprit, le texte punit d'un an de prison et de 15 000 euros d'amende la violation ou la profanation d'urnes cinéraires, ainsi assimilées à des sépultures.

Actuellement, l'urne cinéraire a un statut juridique régi uniquement par la jurisprudence : comme la dépouille mortelle, elle est assimilée à un objet d'une copropriété familiale et échappe aux règles habituelles du partage. Depuis un décret de 1976, les familles ont la possibilité de disposer librement des cendres de leurs défunts. D'après l'Association française d'information funéraire, leur destination est très diverse : 21 % des urnes ont été mises en columbarium ou déposées dans le caveau familial ; 8 % ont été dispersées dans «un jardin du souvenir» ; 71 % ont été remises aux familles, sans indication de leur destination.

 

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