LE PARISIEN (édition de l'Essonne)
26 juillet 2002
Etréchy Escroquerie aux pompes funèbres LE CONTRAT «avant
obsèques» des Pompes funèbres de l'Essonne (PFE), signée par Germaine
Gloaguen en 1993, présentait bien : pochette de velours, lettres dorées,
tout était fait pour inspirer la confiance. Mais quand la nonagénaire
est décédée l'année dernière à Etréchy, sa famille est tombée de
haut. « Quand le médecin a appelé le gérant de PFE pour assurer le
service funéraire, celui-ci lui a répondu que ce n'était plus son
affaire : il avait déposé le bilan un an avant ! raconte Joëlle
Gloaguen-Layre, la fille de Germaine. Il a fallu payer une deuxième fois
les obsèques. Car quand sa mère a versé le chèque de 13 867, 56 F
au gérant de PFE, elle l'a fait au nom de la société. «Ce qui est
formellement interdit depuis 1995, précise Michel Kawnik, fondateur de
l'Association française d'information funéraire * (Afif, voir
ci-contre ). En matière d'obsèques, le financement de ce type de
contrat doit être versé auprès d'une société d'assurances, qui couvre
le client si la société de pompes funèbres ne peut plus assurer le
service au moment du décès.» PFE a déposé le bilan en décembre
2000. La société avait d'abord pignon sur rue à Etampes depuis 1990,
puis à Ris-Orangis. * Toute personne ayant eu affaire à la société des Pompes funèbres de l'Essonne peut prendre contact avec l'Afif (voir coordonnées ci-dessous).
Sébastien
Ramnoux
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Comment éviter les arnaques | ||
Depuis 1992, Michel
Kawnik se bat pour informer la population sur le droit en matière funéraire. "Avec la libérali- sation de ce marché, tout s'est compliqué et évidemment, certains ont essayé d'en profiter" explique le fondateur de l'Afif, l'Association française d'information funé- raire. "Les escroqueries au contrat avant ob- sèques ne sont pas nouvelles. Il y a même eu des exemples de personnes qui ont monté exprès des sociétés de pompes fu- nèbres pour signer quelques centaine de |
contrats
et déposer ensuite le bilan. En partant évidemment avec les chèques ré- coltés." Mais Michel Kawnik souhaite surtout faire la transparence sur ce marché, très lu- cratif depuis l'augmentation de l'espérance de vie en France. "En Île-de-France par exemple, 85 % de la population décède dans des centres de soins. Il faut savoir que, dans ces institutions, les chambres funé- raires* sont obligatoires et gratuites. Il n'est donc pas nécessaire de payer ce service en plus quand vous faites appel à des sociétés |
de
pompes funèbres. Or, celles-ci vous pro- posent souvent des contrats "packs" avec tout et n'importe quoi, qui coûtent souvent cher aux familles mal informées sur leurs droits". S.R.
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* : chambres "mortuaires". On ne peut imposer le retour d'une personne défunte au domicile familial ni le transfert dans une chambre funéraire (funérarium, salon funéraire, etc.) qui appartient à une société de pompes funèbres (note complémentaire et rectificative de l'AFIF) |
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