LE PARISIEN

25 Avril 2020

Par Nicolas Berrod

 

Coronavirus : «Peut-on encore donner son corps à la science ?»

En raison du confinement, les centres de don du corps sont généralement fermés.

Chaque jour, Le Parisien se mobilise pour répondre à vos questions autour du coronavirus. Nous nous intéressons aujourd'hui à l'interrogation de Catherine, qui nous demande s'il est toujours possible de donner son corps à la science.

Aujourd'hui, il existe 28 centres de don du corps, recensés sur le site de l'association française d'information funéraire (afif.asso.fr). Sauf qu'en raison du confinement, ils sont généralement fermés. « Le service de don du corps de la faculté de Médecine de Nancy se trouve dans l'impossibilité d'accepter les dons jusqu'à nouvel ordre », lit-on par exemple sur le site de l'université de Lorraine.

À Caen, « la faculté de Médecine et le laboratoire d'anatomie sont fermés jusqu'à nouvel ordre », nous indique-t-on par e-mail, précisant que « pendant cette période, les dons du corps ne sont pas pris en charge et les familles devront opter pour un autre choix (inhumation classique, crémation, etc) ». La réponse est la même du côté d'Aix-Marseille Université, notamment.

Scandale de Paris Descartes

Les personnes décédés à cause du coronavirus ne peuvent pas donner leur corps à la science pour une autre raison. En effet, un décret gouvernemental pris le 1er avril prévoit une mise en bière « immédiate » des défunts atteints ou probablement atteints du Covid-19, par principe de précaution. Le 24 mars, dans un avis, le Haut conseil de la santé publique avait estimé de son côté que « l'infection par le SARS-CoV-2 n'était pas considérée comme relevant d'une mise en bière immédiate ».

Contacté, le président de l'Afif, Michel Kawnik, souligne que « les facultés ont besoin de corps pour la médecine ». Le responsable espère que le nombre de donateurs volontaires ne baissera pas une fois l'épidémie passée. Mais il reconnaît que le scandale des corps accueillis de façon indigne à l'université Paris-Descartes risque de faire beaucoup plus de mal aux vocations que la crise sanitaire du coronavirus. « Certaines personnes, notamment des jeunes, qui avaient fait don de leur corps ont été horrifiées », regrette Michel Kawnik.

Association française d’information funéraire
Site : afif.asso.fr

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