OUEST-FRANCE

28 mars 2019

 

Les cercueils sont-ils trop grands pour les caveaux anciens ?

 

Un cercueil trop grand pour entrer dans le caveau familial ancien, c’est la déconvenue qu’ont eue à vivre certaines familles, le jour de l’inhumation. Pour ne pas vivre ce grave désagrément, des vérifications préalables s’imposent de la part de l’entreprise funéraire et du marbrier. D’autant qu’une fois le cercueil scellé, la loi interdit de l’ouvrir pendant une durée de cinq ans, sauf décision judiciaire.

 

 

Cette famille de Meurthe-et-Moselle ne pensait pas vivre un tel calvaire pour l’enterrement de l’un des siens. Andrée, 98 ans, est décédée le 15 février et n’a pu être inhumée que le 25 mars dans le cimetière de Champigneulles. En cause, son cercueil de 1,87 m était trop grand par rapport à l’ancien caveau familial. Impossible de changer de cercueil puisque lorsque celui-ci est scellé, la loi interdit de l’ouvrir pendant une durée de cinq ans (sauf décision judiciaire). Et l’entreprise de pompes funèbres refusait d’agrandir le caveau, redoutant que « tout s’écroule ».

C’est finalement un petit-fils de la défunte qui a fini par agrandir la cavité…

Le cas n’est pas isolé. Bernard, résidant dans le Calvados, a vécu la même mésaventure lors des obsèques de son beau-frère, en 2012. Le cercueil d’un peu plus de 2 m ne rentrait pas dans le caveau. « Je m’en suis aperçu la veille, au cimetière, au moment où les employés funéraires ouvraient le caveau. Au départ, ils étaient réticents, mais je ne leur ai pas laissé le choix ! Ils ont percé une paroi le jour même ! », raconte-t-il aujourd’hui, avec toujours de la colère dans la voix.

Des cercueils plus grands

 

Richard Ferret, délégué général de la Confédération des pompes funèbres et de la marbrerie (CPFM) reconnaît que de telles situations existent, « mais elles ne sont pas fréquentes ». Depuis un siècle, la taille des êtres humains ayant augmenté, celle des cercueils a aussi progressé. Elle a même tendance à s’uniformiser.

La taille standard d’un cercueil est actuellement de l’ordre de 1,90 m (à l’intérieur, soit un peu plus de 2 m au total). « Nous avons été alertés du cas d’une défunte de 1,65 m qui reposait dans un cercueil de 2,15 m car l’entreprise funéraire voulait vendre sa fin de série », se désole Michel Kawnik, président de l’association française d’information funéraire (http://www.afif.asso.fr)

Un cercueil adapté à la taille du défunt est évidemment toujours possible, mais dans cecas, le coût est évidemment plus élevé.

Des vérifications préalables

Or, si les dimensions des bières progressent, les caveaux, eux, plus ils sont anciens, plus ils sont petits. Dès lors, pour éviter toute difficulté le jour de l’inhumation, « un service de pompes funèbres digne de ce nom s’assure que le cercueil est adapté au caveau », rappelle Aubin de Magnienville, président de la Chambre syndicale nationale de l’art funéraire (CSNAF).

« C’est à l’opérateur funéraire de transmettre les dimensions du cercueil au marbrier qui s’assurera, avant la cérémonie, de la taille du caveau », confirme Richard Ferret. Si la cavité est trop petite, « le marbrier, avec l’accord de la famille, la bûchera [l’agrandira N.D.L.R.] ou aménagera un nouveau caveau ».

À noter que le même problème se retrouve parfois avec des urnes funéraires : celle choisie par la famille peut parfois être plus grande que la case du columbarium. « Ce cas est plus fréquent, mais aussi souvent plus aisé à régler », convient Aubin de Magnienville.

Dernière difficulté : en cas de litige, la situation peut vite devenir épineuse car il n’existe pas de réglementation sur les dimensions des bières et sépultures.

Pierrick BAUDAIS

 

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Association Française d'Information Funéraire