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16 Mars 2016

 

Le gérant d’une société de pompes funèbres, pratiquant depuis 30 ans dans l’Ouest parisien, est attendu au tribunal correctionnel pour escroqueries et plusieurs autres chefs d’accusation.

Il peut être très facile de duper les gens lorsqu’ils sont en deuil. Hubert P., un gérant de sociétés de pompes funèbres, l’a bien compris. En trente ans d’exercices, il a accumulé les plaintes et doléances de ses clients, d’après Métronews.

Aujourd’hui, il est poursuivi pour "abus de biens sociaux", "blanchiment d’argent" et "escroquerie". Parmi les nombreux griefs qui lui sont reprochés : le non-respect des règles d’information, des doubles facturations de la même prestation et des "pressions" sur les héritiers.

A chaque larcin découvert, une nouvelle société

Son système était bien rôdé. A chaque fois que l’une de ses entreprises funéraire était repérée par la justice ou par l’association française d’information funéraire (Afif), il la quittait et créait une nouvelle société avec un nouveau nom. Il pouvait ainsi continuer ses forfaits. 

Le quotidien Métronews est parti à la rencontre du croque-mort pour mener l’enquête. Selon lui, cet acharnement de la part de la justice serait un complot parce qu’il "dérange" : "J’ai toujours été précurseur sur le marché. On me cherche des ennuis car je bouscule les monopoles".

Hubert P., haut responsable des Pompes funèbres générales (PFG), s’était mis à son compte en février 1986. Jusqu’aux années 2000, les affaires étaient florissantes, mais l'’arrivée de nouveaux concurrents a changé la donne, le poussant à recourir à des actes peu scrupuleux.

"La cour s’est trompée"

En 2010, la cour d’appel a condamné son ancienne société, "Les pompes funèbres Rive Gauche", à 20 000 euros d’amende pour escroquerie. "Je ne faisais que représenter la société. Ce n’est pas moi mais un de mes collaborateurs qui a fait une erreur", s’est-il défendu auprès de Métronews.

Quelques temps après, suite à plusieurs plaintes à la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), le croque-mort écopera de 4 mois de prison avec sursis et 10 000 euros d’amende dans le cadre d’une autre affaire. Si l’accusation pour escroquerie n’est pas maintenue, il est en revanche condamné pour "tromperie".

En effet, les juges lui ont reproché la facturation de la même prestation, deux fois, ou encore la facturation de "prestations fictives". Pour lui, la réponse est simple : "La cour s’est trompée (…) On n’a jamais forcé les gens à signer des devis. D’ailleurs, les clients se plaignent toujours après les obsèques. Jamais avant, bizarre, non ?".

Aujourd’hui conseiller funéraire, il attend d’être jugé le 14 avril prochain au tribunal correctionnel de Paris pour escroquerie. Confiant, il a même décidé de renvoyer ses avocats et d’assurer lui-même sa défense.

 

 
 
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Association Française d'Information Funéraire