LE NOUVEL ECONOMISTE

n° 1707 mars-avril 2014
extrait


Thanatopracteur

Donner vie à la mort, un métier à succès

... Afin d’éviter la saturation, la profession a mis en place en 2010 un numérus clausus limitant à 50 par an le nombre de nouveaux entrants dans le métier. Pourtant. si la thanatopraxie a été popularisée par les séries américaines, elle n'a malheureusement pas pu éviter les dérives. Avant la mise en place de ce numérus clausus, près de 200 personnes se formaient chaque année, entrainant parfois des excès. Prestations de quelques minutes faites à la va-vite (en théorie, une prestation de thanatopraxie dure de 1h30 à 2 heures), exagération des prix (certaines prestations peuvent être facturées par les pompes Funèbres jusqu'à 500 euros), voire vol du défunt ! C'est ainsi qu'en octobre 2013, des "croque-morts" italiens ont été arrêtés pour avoir volé les pacemakers des morts à l'insu de leurs familles.

Lavage, désinfection du corps, maquillage, habillage ... En théorie, les gestes de thanatopraxie ne s'improvisent pas. Pourtant. interrogé par Le Monde en juillet 2012, Michel Kawnik, président de l'Association française d'information Funéraire déclarait: "en fait du personnel pas forcément qualifié fait un peu n'importe quoi, pour faire croire. Cela dure dix minutes, on met du silicone dans le visage, on maquille, on sort de la pièce avec de gros bidons et une mallette, les liquides aspirés ne sont pas traités". Des dérives d'autant plus aisées que depuis quelques années, la présence d'un policier durant l'injection de formol n'est plus obligatoire...

Ambre Delage

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