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1er mai 2010

 

"Quand je serai grand, je serai croque-mort"

Par Caroline Politi, publié le 01/05/2010 à 12:32

 

Conseiller funéraire, huissier de justice, ou inspecteur des impôts, certains métiers pâtissent d'une mauvaise réputation. Pourtant, ceux qui les exercent s'y épanouissent.

Certaines professions, à l'instar des croque-morts, jouissent d'une mauvaise réputation.

Quand on demande à Jean-Michel quelle profession il exerce, il répond: "J'organise le dernier voyage". Il est conseiller funéraire. C'est lui qui accueille les familles et organise l'enterrement. "Je préfère prendre des gants parce que, pour les personnes qui ont la mort en horreur, mon métier fait peur. J'ai même vu des gens trembler quand j'ai annoncé ce que je faisais", explique cet ancien informaticien. Même la série à succès Six Feet Under, qui dépeint le quotidien d'une famille de croque-morts n'a pas permis de revaloriser cette profession.

Le cas des métiers funéraires n'est pas isolé. Certaines professions ont beau multiplier les campagnes de communication, elles restent, dans l'imaginaire collectif, associées à la peur - de la mort ou de la répression. " Je me demande quelle motivation pousse les gens à devenir contrôleur des impôts!" A part peut-être pour la sécurité de l'emploi...", s'interroge Gimli sur le forum Doctissimo. Et Profil de poursuivre sur les huissiers de justice: "J'avoue ne pas aimer ce métier car même s'ils font appliquer les lois, ils foutent dehors - pas forcément ceux qui ne veulent pas payer - mais ceux qui ne peuvent pas payer..."

Des métiers méconnus

Faux, se défendent les huissiers de justice. Les expulsions ne représentent que 20% de leur activité. "Ceux qui ne nous aiment pas sont en réalité ceux qui ignorent tout de notre profession, explique l'un d'entre eux. La plupart des gens ignore qu'on fait également appel à nous lorsqu'on ne touche pas sa pension alimentaire ou lorsqu'on a besoin de faire un constat". De même, Michel Kawnik, président de l'Association Française d'information funéraire assure que le métier de "croque-mort" est méconnu: "Travailler dans les pompes funèbres, ce n'est pas seulement fournir une boite et des porteurs! Il faut être là dès les premiers instants du deuil pour accompagner les familles".

Pourtant, malgré cette mauvaise réputation, certains n'ont jamais voulu se reconvertir: " J'ai choisi ce métier pour les relations humaines, explique Jean-Michel, conseiller funéraire. Ca peut paraître paradoxal, mais c'est dans les moments de détresse que les gens se livrent complètement. Il faut faire preuve d'écoute et d'empathie."

Du côté des huissiers de justice, même son de cloche: "C'est un métier difficile, mais qui apporte de vraies satisfactions. On a le sentiment du devoir accompli lorsqu'on a réussi à aider une mère célibataire à toucher sa pension alimentaire ou un retraité à toucher un loyer après qu'il a épargné toute sa vie pour se l'acheter", assure un huissier.

 

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