LE MONDE FUNÉRAIRE, Août 1999

                      

 

LA  MORT  :  MARKETING  ET   COMMUNICATION

                 
La mort appelle obligatoirement une prestation commerciale
de  services.  Le  marché  de   la  mort  intéresse   donc   sans
fausse pudeur le marketing et la communication.                     

Du  secteur figé des années monopolistiques, une révolution
s'empare  de cette activité pesant près de vingt  milliards  de
francs.   Ce bouleversement prévisible  est une conséquence
de  l'évolution  sociale,  juridique  et  économique que je vais
aborder avec modestie dans une optique marketing.                 

1)  L'évolution   sociale  conjugue  le changement des menta-
lités  et  l'offre funéraire qui tend à se banaliser. La déchris-
tianisation   de   la  population  fait   place à de nouveaux rites
incluant  des  dates commémoratives,  le lieu de fin de vie est
médicalisé lors de  3 décès sur 4 et  l'émergence d'unités en
soins  palliatifs ne peut qu'amplifier ce nouveau phénomène.

2) La déréglementation autorise une liberté jamais vue pour
les  sociétés de pompes funèbres.  Celle-ci  autorise  mainte-
nant  l'ensemble  des  structures compétentes  de    répondre
aux   attentes  des   consommateurs.   Récemment    et    pour
65 % des décès les services et les produits étaient imposés.

3)  Le  marché  est  en  mouvance permanente : stratégies et
structures   non   appropriées   pour   un  ex   grand   leader;
formules ou plutôt simulations de  "grandes surfaces" sans
réel  professionnalisme;  régies  ou assimilées  confrontées
au  défi  de la dure concurrence; assureurs qui prennent au
sérieux une nouvelle diversification.                                         

Le  marketing  funéraire  slalome  entre image de renom et
prestations  globales,   bas  prix,  captation  de  la   notion  de
service public.                                                                                 

Tous  les  acteurs  utilisent  cependant  une communication
basée sur l'émotion, la crédibilité ou la légitimité.                 

Sans logique de segmentation,   le  langage promotionnel se
cantonne à trois axes :                                                                  

- une fausse pédagogie parfois péremptoire ou culpabilisante.

- une dédramatisation familière associée à une banalisation
  de l'acte.                                                                                       

- un discourt fortement responsabilisant.                                   

Les  assureurs  restent  soit très  conventionnels soit jouent
avec  la  douleur  et  la "montre cadeau", ce qui correspond à
leur savoir faire tout en étant d'une grande banalité.                

Par contre et,  contrairement  aux sociétés funéraires,  elles
savent  se  différencier  dans  leurs stratèges et ainsi ciblent
plus efficacement leurs prospects.                                               
Il  est   intéressant  de noter que l'ensemble des intervenants
et quelque soit leurs métiers utilisent des termes communs :
famille,   choix,   délégation,   quiétude à caractère hédoniste. 

Le  marketing  des  pompes funèbres est, à l'évidence,  très
hésitant  et  ne permet  pas  une offre  adaptée à la demande.
La  trop  large segmentation vise la famille en général ainsi
que la population des seniors.                                                      

Ceci   ne  fait que standardiser une proposition très floue au
 profit de l'ensemble des entreprises.                                          

Faute  d'une  réponse adéquate, le public continuera de faire
évoluer  cette  activité peu dynamisée par les professionnels.
Pour exemple,   on   doit  citer  la  demande   exponentielle  de
crémation et les services qui y sont associés, les cérémonies
civiles   structurées    par    les     familles,   les   accessoires
"patchwork" associés au décès de personnes sidéennes...       

 

La  liberté   de  choix  et le nombre croissant des profession-
nels  vont  favoriser   l'émergence   d'un   marketing  tenant
compte   des   attentes  de   la  clientèle.     Si  cette   offre   ne
provient   pas  de sociétés françaises, des groupes étrangers
phagocyteront aisément ce secteur.                                             

Le   challenge   des  entreprises  qui  seront  les   leaders   de
demain  :   analyser  les  nouveaux   rituels  et  adapter l'offre,
intégrer la qualité à leur communication (charte reconnue de
notre  organisme),    mettre  en  œuvre   sans   hypocrisie  une
politique  de  positionnement,  repenser  le funéraire dans une
optique moderne.                                                                                

Une   place  de   choix  est   plus   que   jamais   accessible  aux
entreprises modernes qui sauront agir dans l'urgence.             

 

Michel Kawnick
Fondateur de l'Association Française d'Information Funéraire
9, rue Chomel 75007
01 45 44 90 03
http://www.afif.asso.fr
3615 code AFIF

 

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    Le  site de l'A.F.I.F., un  incontournable pour  le
  consommateur :  pièges  à  éviter  et   précautions à
  prendre,  plus  de  nombreuses  informations  souvent
  indispensables  sur  les démarches administratives et
  les  modes  d'obsèques  émergents  comme la crémation
  en autres.                                           

 

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